[elections pièges à cons] L'ump en oublierait elle ses statuts ?

Publié le par nidieuxnimaitrenpoitou.over-blog.com

Selon les statuts de l'UMP, Nicolas Sarkozy doit passer par un Congrès

La chose a été peu mentionnée. Elle est pourtant très claire : s'il veut obtenir le soutien de son mouvement, l'UMP, le président de la République, qui devrait annoncer ce soir sa candidature à la réelection, doit se soumettre à un vote des militants.

Les statuts de l'UMP sont limpides. L'article 49, le dernier du document, stipule : "Le Président de la République, à nouveau candidat, et qui souhaite le soutien de l'UMP se soumet au vote du Congrès". Il complète et précise l'article 14, selon lequel "le Congrès (...) choisit le candidat soutenu par l'Union à l'élection à la Présidence de la République ; étant entendu que pour l'élection présidentielle il n'y a pas d'investiture d'un parti politique".

Pourtant, alors que la candidature du chef de l'Etat ne fait plus guère mystère, l'organisation d'un tel congrès ne semble pas à l'ordre du jour au sein de l'UMP. "Il n'y a pas de congrès prévu", explique-t-on au service de presse, "mais on va se renseigner".

 EN 2007, SARKOZY AVAIT ÉTÉ "SOUTENU" AU TERME D'UN CONGRÈS

La question de la désignation d'un candidat a été quelque peu oubliée par le parti présidentiel. Déjà, à l'époque de la primaire socialiste, l'UMP avait été confrontée à un paradoxe : alors que le parti critiquait le principe même de la primaire, il oubliait qu'il avait lui-même organisé une telle élection, certes restreinte aux adhérents du mouvement, pour la présidentielle de 2007.

C'est Nicolas Sarkozy qui, à l'époque, était favorable au principe d'une primaire, qui lui permettait d'asseoir sa domination sur le parti face aux chiraquiens. ""C'est difficile de rassembler les Français si on n'est pas capable de rassembler sa famille", promettait-il aux militants en avril 2005.

>> Lire : Quand l'UMP voulait organiser une primaire ouverte

Par tradition gaulliste, l'UMP refuse que le parti investisse le candidat. Il s'agit donc d'un "soutien", dont ne peut, selon les statuts, se prévaloir que celui qui a obtenu le vote des militants. Nicolas Sarkozy, seul candidat, avait récolté 98,09% des voix au terme d'un vote électronique ayant eu lieu entre le 2 et le 14 janvier 2007. Le grand meeting du candidat, porte de Versailles le 14 janvier 2007, était celui de son investiture officielle.

"LE PRÉSIDENT A TOUJOURS DIT QU'IL Y AURAIT (...) DES PRIMAIRES"

Depuis, le discours de l'UMP a quelque peu varié. Le parti présidentiel a longtemps envisagé de refaire une primaire en 2012. C'est ainsi que François Fillon expliquait, en juin 2010, dans un entretien à L'Est Républicain : "Le président a toujours dit qu'il y aurait, le moment venu, des primaires à l'intérieur de l'UMP pour désigner notre candidat." Même déclaration le 29 mars 2010 de Xavier Bertrand, alors secrétaire général du mouvement : "Il a toujours été dit que, pour 2012, le candidat à la présidentielle serait choisi par les militants, qu'il soit président ou pas."

Mais Jean-François Copé avait changé de discours, et expliqué, le 27 avril 2011, qu'il n'y aurait pas de primaire. Face aux doutes qui traversaient la majorité, le secrétaire général du mouvement avait refusé d'organiser une élection interne, jugeant qu'il n'y avait "pas de doute" sur le candidat. M. Copé avait cependant lui aussi indiqué que ce dernier pourrait se soumettre "s'il le veut" à un congrès du parti pour obtenir le "soutien" de celui-ci.

La question n'est pas dramatique. L'UMP peut recourir au vote électronique et se contenter d'un congrès confidentiel. Mais à défaut, certains problèmes pourraient survenir. Un adhérent à l'UMP pourrait ainsi s'estimer lésé et entamer des poursuites, par exemple.

Selon la chaîne I>Télé, l'UMP annonce mercredi 15 février en fin de journée qu'elle ratifiera son "soutien" à Nicolas Sarkozy lors du meeting de Villepinte, prévu le 11 mars.

 

 

lu dans leur presse : le monstre

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