vague rouge de 120 000 manifestants sur la Bastille cet après midi

Publié le par nidieuxnimaitrenpoitou.over-blog.com

Mélenchon fait rougir de plaisir la Bastille

Le Front de gauche a réuni des dizaines de milliers de personnes dimanche pour une marche entre Nation et Bastille à Paris. De nos reporters Nicolas Chapuis et Maël Thierry.

 
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Mélenchon fait rougir de plaisir la Bastille (Michel Euler/AP/SIPA)

Mélenchon fait rougir de plaisir la Bastille (Michel Euler/AP/SIPA)

 

En montant à la tribune, Jean-Luc Mélenchon sait déjà qu'il a gagné son pari. Le candidat ne peut s'empêcher de lâcher un rire sonore. A ses pieds, la place de la Bastille est noire de monde. En coulisse son équipe se congratule. Le Front de gauche a réussi à réunir des dizaines de milliers de personnes pour une marche entre Nation et Bastille. Les chiffres fusent, "120 000 personnes" finit par lâcher un de ses conseillers dont la mesure le cède à l'enthousiasme.

Mais le nombre importe peu, c'est le tableau d'ensemble qui compte. Après avoir franchi la barre des 10%, Mélenchon marque les esprits avec cette démonstration de force. Comme tous les "melenchonistes" de la première heure, Alexis Corbière, son conseiller spécial et ancien du PS, en a les larmes aux yeux.

A la tribune Mélenchon ne "mélenchonise" pas. Une fois n'est pas coutume, le candidat est bref. Le discours est plié en 20 minutes. Une stratégie réfléchie selon François Delapierre, son directeur de campagne : "l'événement de la journée c'est la marche". Laissées au vestiaire aussi les blagues potaches ou le mitraillage de Marine Le Pen qui font d'habitude le sel de ses discours. Mélenchon a un ton grave, prophétique. Sa voix s'appesantit sur les mots quasiment jusqu'au tremblement propre à Malraux.

"Où on était passé ? Où on était disparu tout ce temps? On se manquait ! On s'espérait ! On s'est retrouvé !", lance-t-il d'entrée. Son appel à l'insurrection civique provoque les cris de la foule. La révolution, Mélenchon la veut avec une nouvelle constitution, où la parité, l'égalité des droits, l'IVG, le droit du sol ou encore l'euthanasie (même si le mot n'a pas été prononcé) seraient gravés dans le marbre quand le Concordat d'Alsace-Moselle, lui, disparaîtrait.

La main du vieux

Aurait-il sous estimé le poids de l'émotion? Dans le déroulé du discours, les mots viennent plus difficilement qu'à l'accoutumée pour celui dont les talents d'orateur sont généralement reconnus. Le poids de l'émotion et le poids de l'histoire aussi. Quelques jours avant, lors d'un voyage en train il écrivait la sienne, faisant référence "au vieux", Mitterrand : "Je sens sa main sur ma tête", assurait-il. Il se disait aussi persuadé que "le vieux" s'occuperait de la météo. Mitterrand devait être un peu occupé, car quelques nuages viennent assombrir l'après-midi. Pas de quoi gâcher la fête pour autant. Le cortège bigarré s'étire sur les 2 km entre Nation et Bastille. Le candidat assure refuser la personnalisation de la campagne, pourtant sa tête est placardée partout sur le long de la route.

De quoi donner des ailes aux partisans de Mélenchon. "La rivière a débordé de son lit", assure François Delapierre. "Le centre de la gravité de la campagne vient de se déplacer", renchérit Pierre Laurent, le numéro un du PCF, également ravi. Depuis le début de l'année, selon lui, le PC a gagné 1300 adhésions, 30% de plus que l'an passé. Pour lui comme pour les proches de Mélenchon, "Hollande doit entendre ce qui est en train de se passer".

La dynamique Mélenchon est-elle un risque pour le candidat socialiste ? Non assure Alexis Corbière : "on fait oeuvre utile à toute la gauche en élevant son niveau." "On n'est plus dans le vote utile, explique aussi François Delapierre, directeur de campagne et grand ordonnateur de cette journée. "C'est la suite de cette présidentielle qui bifurque, l'idée d'un président de la République élu par défaut n'est plus tenable". Alors que son équipe s'emballe c'est au chef de garder la tête froide. "Je suis trop vieux guerrier pour me laisser attraper par les paillettes qui passent", assurait-il avant le week-end. A le voir ému sur la tribune, pas sûr que l'armure du vieux guerrier ne se soit pas un peu fissurée.

le nouvel obs

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Le candidat du Front de gauche à la présidentielle a annoncé "le retour (du) peuple des révolutions et des rébellions en France".

Le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a promis de faire de l'élection présidentielle le point de départ d'une "insurrection civique", déplorant une "France défigurée par les inégalités", devant des dizaines de milliers de partisans, dimanche, place de la Bastille. "Génie de la Bastille qui culmine sur cette place, nous voici de retour, le peuple des révolutions et des rébellions en France. Nous sommes le drapeau rouge !" a clamé Jean-Luc Mélenchon, au terme de sa grande journée pour la VIe République, marquée par une longue marche festive dans Paris.

"Nous allons faire de cette élection une insurrection civique", a poursuivi le candidat du Front de gauche, toujours à la hausse dans les sondages. Voix grave, Jean-Luc Mélenchon, sous les acclamations de la foule, a affirmé que le 22 avril (date du premier tour) marquerait le début de "la révolution citoyenne qu'il est nécessaire d'accomplir pour changer en profondeur la vie du peuple (...) et ouvrir la brèche qu'attend toute l'Europe de son volcan français".

"Révolutions"

"Nous sommes venus au bon endroit, à la bonne date", a-t-il fait valoir, vantant la Bastille, "point de départ de toutes nos révolutions". Jean-Luc Mélenchon a, à plusieurs reprises, replacé son propos dans le contexte de la crise à l'échelle européenne, s'adressant "au peuple grec, aux Espagnols, aux Portugais, aux Italiens, à tous ceux qui ont pour l'instant sur leur tête le poids de l'oppression". "La souveraineté du peuple, telle est la grande question qui va dorénavant occuper toute l'Europe", a-t-il déclaré, invitant à "commencer cet immense chantier, d'abord chez nous en France".

"Il nous faut aujourd'hui, dans cette France défigurée par les inégalités (...), tourner la page une nouvelle fois de l'Ancien Régime", a souligné Mélenchon, évoquant "un nouveau chapitre" qui permettra de "refonder la République, de refonder la France elle-même". À ce titre, il a appelé à la formation d'une "Constituante", qui devra être "strictement paritaire" pour poser les fondations de cette VIe République. Jean-Luc Mélenchon a aussi prôné "l'établissement de la citoyenneté en entreprise", avant de promettre l'extension "à toutes les terres françaises" de la loi de 1905 sur la laïcité et le "droit de décider de sa propre fin et d'être assisté quand on le décide". Critiqué par EELV, Jean-Luc Mélenchon a fait un clin d'oeil aux écologistes en promettant la "règle verte qui protège la planète".

S'adressant au "peuple qui s'était dissous dans l'abstention, dans le refus d'obtempérer aux injonctions des petits je-sais-tout, aux mauvais qui leur donnent des conseils", il n'a jamais cité nommément Nicolas Sarkozy et François Hollande. Avant que ne retentissent L'Internationale et La Marseillaise, il a conclu son discours en lançant "Vive la sociale !", slogan contestataire qui a aussi été le titre d'un film de Gérard Mordillat de 1983.

 

le point

 

Jean-Luc Mélenchon fait Bastille comble

Selon le front de Gauche, 120 000 personnes ont participer à la manifestation du candidat à l'élection présidentielle.

 

Plus de 120.000 personnes, selon le Front de Gauche, s'étaient rassemblées pour "reprendre la Bastille" et écouter Jean-Luc Mélenchon consacrer un de ses slogans de campagne "Place au peuple".

Sous les acclamations de la foule, le candidat a parlé du 22 avril, date du premier tour de l'élection présidentielle, comme du début "de la révolution citoyenne qu'il est nécessaire d'accomplir pour changer en profondeur la vie du peuple français".

A plusieurs reprises il a exprimé sa solidarité "au peuple grec, aux Espagnols, aux Portugais, aux Italiens, à tous ceux qui ont pour l'instant sur leur tête le poids de l'oppression."

Le président du Front de Gauche a mis l'accent sur son projet de VIe République, "dans cette France défigurée par les inégalités, (il faut) tourner la page une nouvelle fois de l'Ancien Régime".

Il a ensuite décliné les thèmes de sa campagne notamment sur l'immigration : "Tous ceux nés sur la terre de France seront français ! Droit du sol intégral", a-t-il scandé. Il a proposé la formation d'une "Constituante", pour poser les fondations de sa nouvelle République.

Au bout d'une vingtaine de minutes, Jean-Luc Mélenchon a quitté le tribune alors que résonnaient l'Internationale puis la Marseillaise.

Lu sur France Info

 

A la Bastille, Mélenchon appelle au « printemps des peuples »

 

 


Place de la Bastille (@abrachet)

Ambiance de fête, envie de s'enthousiasmer, de rêver de gauche : place de la Bastille ce dimanche avec Mélenchon, des militants du Front de Gauche bien sûr, beaucoup d'électeurs qui voteront Hollande, d'autres qui ne savent pas. Ils sont venus « pour LE voir en vrai ».

Prudent, le Front de Gauche disait attendre 30 000 personnes ce dimanche à Paris pour l'appel à l'« insurrection civique » de Jean-Luc Mélenchon, le candidat « qui monte qui monte » dans les sondages (11% d'intentions de vote).

A 16 heures, ils annonçaient 120 000... Sur Twitter, des journalistes estimaient l'affluence à 50 000 personnes.

« Je vous appelle à commencer ce printemps des peuples »

A 17h30, Jean-Luc Mélenchon en avait fini de son discours –- seulement 20 minutes, les mauvaises langues annonçaient un discours chavézien – alors que la foule, heureuse et détendue, n'était pas prête de quitter le quartier.

Les points forts de l'intervention :

  • Grèce, Espagne et Italie : « Salut fraternel et solidarité au peuple grec qui pâtit, aux Espagnols, aux Italiens, à ceux qui ont sur leur tête le poids de l'oppression venu de l'abjecte troïka ». « 50 ans après la fin des combats en Algérie, je déclare au nom du peuple ici rassemblé : oui, la guerre est finie et nous ne permettrons pas qu'elle recommence ici, nous sommes une même famille ».
  • « Nous sommes à la bonne date, le 18 mars, commencement de la glorieuse commune de Paris. » « Nous répondons à notre tour à l'appel de Jules Vallès : “Place au peuple, place à la commune ! ”. » « Nous ne disons rien d'autre aujourd'hui. » Des centaines de drapeaux rouges et tricolores s'agitent devant lui. « Comme l'a dit Jean Jaurès, la grande révolution a rendu les Français rois dans la cité et les a laissés serfs dans l'entreprise. »
  • Euthanasie, droit du sol : Mélenchon égraine ses propositions. Sur la fin de vie, il annonce : « C'est nous qui mettrons dans la Constitution le droit de décider de sa propre fin et d'être assisté quand on le décide. » « En France, dorénavant, né sur la terre de France, Français ! Droit du sol intégral ! »
  • « Nous sommes le cri du peuple, des ouvrières et des ouvriers méprisés, humiliés et abandonnés, le cri du peuple, celui de la femme qui met un enfant au monde dans un camp de rétention. [...] Celui de l'enfant qui n'a pas de toit et qui n'a pas d'instituteur lorsqu'il va à l'école. [...] Je vous appelle à commencer ce printemps des peuples. »
  • « Nous sommes coresponsables de l'écosystème dans lequel vivent tous les êtres humains. C'est pourquoi nous appliquerons notre devoir envers l'humanité universelle : s'astreindre dans la Constitution à éteindre la dette écologique. Plutôt que la règle d'or [...], nous appliquerons la règle verte. »
  • « Vive l'humanité universelle, vive la France, vive la République, vive la sociale. » « L'Internationale » retentit, suivie de « La Marseillaise ».

« Mélenchon-nous les uns les autres »

A 9h30, les premières banderoles et drapeaux étaient déjà accrochés place de la Nation.

Les messages du jour : « Prenez le pouvoir » et « Vive la VIe République ! », car si ce rassemblement se voulait « joyeux », selon les mots même du parti, il était une sorte de premier test politique pour la gauche.

Les sandwiches aux rillettes du stand du PC et les merguez (halal ? ) aidant, d'autres pancartes ont fleuri :

  • « Que les riches vivent plus simplement pour que les pauvres puissent vivre » ;
  • « Avec l'UMP, ticket chic à 4 euros » ;
  • « En 2012 prenons du poids » (Osons le féminisme) ;
  • « Mélenchon-nous les uns les autres ».

Dans Le JDD, le leader du Front de Gauche s'exaltait :

« Il fera beau. Mitterrand s'en occupe. Je crois aux forces de l'esprit. »

Et je re-Mélenchon

Sur son blog, le leader du Front de gauche avait écrit :

« Je sais que je marche vers un événement singulier, inédit, un accomplissement et un commencement. Un événement de campagne électorale et le début d'une nouvelle histoire, celle d'une insurrection civique. »

 

 

lu sur rue 89

 

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