Retour sur la situation en Amérique du Sud

Publié le par nidieuxnimaitrenpoitou.over-blog.com

 

Cette année 2011 aura vu l'éclatement au grand jour de la dérive réactionnaire des régimes "bolivariens" en Amérique du Sud. La "chape de plomb" faite de crainte (envers une culture répressive d'Etat toujours présente), de révérence envers les avancées (bien réelles) pour les masses et d'espoir envers un "redressement de situation", ne parvient plus à contenir la réalité des faits. Au Venezuela, après la "déclaration d'amour" de Chavez envers non seulement Kadhafi et Assad, mais TOUS les gouvernements réactionnaires arabes, l'arrestation et l'extradition vers la Colombie fasciste du journaliste de gauche Joaquin Pérez Becerra, suivie de celle du "chanteur des FARC" Julian Conrado, a fait grand bruit ; mais en réalité, cela faisait plus de 2 ans que les extraditions se succédaient, de militants ELN (surtout) et FARC vers la Colombie, ou de militant-e-s basques vers l'Etat espagnol. La Bolivie de Morales, après l'explosion de colère sociale contre les prix du carburant au début de l'année, lui a maintenant emboîté le pas en livrant 4 militant-e-s révolutionnaires (William Antonio Minaya, Hugo Walter Minaya, José Antonio Cantoral Benavides et Blanca Riveros Alarcón) à "sa" Colombie à lui, le Pérou de l'ex-"liquidateur" anti-subversif Ollanta Humala. L'Equateur de Correa ne peut, quant à lui, plus faire mystère de sa collaboration active avec l'armée fasciste colombienne, dans la traque et l'extermination des guérilleros FARC et ELN. Parallèlement, tous piétinent allégrement leurs proclamations contre les "multinationales" et pour la "défense de la Terre-Mère" en bradant les ressources naturelles, notamment le poumon amazonien de l’humanité, aux intérêts capitalistes, éventuellement sous couvert d’entreprises "à majorité étatique" et "patriotiques" : ainsi le projet de "Loi sur l’Eau" et de concessions aux "multinationales" en Amazonie équatorienne, provoquant un soulèvement indigène (shuar) brutalement réprimé (le leader est toujours emprisonné) ; tandis qu’en Bolivie on peut citer l’affaire de l’exploitation du lithium dans le salar d’Uyuni (convoité notamment par Bolloré !) et, en ce moment même, le projet de construction d’une grande autoroute à travers un territoire amazonien préservé…


lu sur servir le peuple
Tout cela est absolument désolant, quand on sait la signification révolutionnaire de l'Amérique latine pour tou-te-s celles et ceux qui luttent contre le capitalisme et l'impérialisme à travers le monde.
 
Les raisons, SLP les a déjà évoquées à plusieurs reprises : le "socialisme bolivarien" n'a jamais été autre chose qu'un réformisme bourgeois redistributif. Par rapport à la misère des masses là-bas, il a représenté un progrès réel. Mais ce réformisme redistributif n'a pas, ne POUVAIT pas résister à la crise mondiale du capitalisme, car pour qu'il y ait redistribution il faut des profits élevés et même, surtout, des surprofits ; or la crise du capitalisme c'est l'effondrement du taux de profit et donc des surprofits. Ceci entraîne alors un effritement de l'appui populaire, qui ne laisse alors pas d'autre solution que de perdre les élections (voire essuyer un coup d'Etat contre l'éventuel "désordre"), ou de se rallier et/ou rechercher l'appui de la droite au niveau national et continental, et de l’impérialisme au niveau international... Dans des conditions différentes (d'un pays impérialiste), c'est exactement ce qui se produirait, ici, si le PS et ses alliés de la gauche bourgeoise parvenaient au pouvoir ; ce que ne manquent pas de souligner les idéologues de la droite bourgeoise. La seule "redistribution" des richesses possible face à la chute tendancielle du taux de profit, c'est évidemment l'expropriation du Capital et l'abolition de l'appropriation capitaliste de la richesse produite par le Travail ! 

 

Il est cependant intéressant de revenir, "à froid" si l'on peut dire, sur la nature de ces régimes et leur dérive depuis 2-3 ans.

 

Pour SLP, ce qui a toujours été dit, c'est que ces régimes ont été le produit d'une poussée révolutionnaire de masse et que c'est celle-ci qui doit retenir l'attention, et non les gouvernants, "progressistes" ou non, en eux-mêmes.

Certes, on pourra rétorquer que dans les pays arabes, il y a eu aussi d'immenses mouvements de masse, et que rien n'a changé, que même si les tyrans honnis ont dû parfois démissionner et partir, il n'y a pas eu de "révolutions". C'est vrai ; mais il faut aussi souligner que, "situation géopolitique" oblige, les régimes réactionnaires arabes étaient beaucoup plus "verrouillés" que les régimes "néolibéraux" sud-américains dans les années 90-début 2000. A cette époque, les oligarchies locales comme l'impérialisme de tutelle (US) avaient "la confiance" et la marge de manœuvre des masses populaires organisées était beaucoup plus importante. La crise qui a frappé leur "modèle" économique made in FMI, à la fin des années 90 - début des années 2000, les a pris de court ; et si les mouvements de masses furent moins larges et intenses que ceux qui ont secoué les pays arabes, ils ont conduit à une bien plus importante désorganisation de l'Etat oligarchique compradore-bureaucratique-terrateniente [en tout cas au Venezuela, en Bolivie et en Equateur* : les autres "victoires" comme au Nicaragua, au Salvador ou au Honduras, sont plus un effet "d’onde de choc" sans nécessairement de mouvement de masse important].

 

Maintenant, que dire de la qualification de « révolutions » pour ces régimes bolivariens ?

Rappelons tout d’abord le processus que suit la révolution à notre époque, la révolution prolétarienne : révolution politique => révolution économique => révolution culturelle, révolution dans les rapports sociaux. Le capitalisme et la bourgeoisie ont pu se développer dans le cadre de l’absolutisme, stade suprême du féodalisme (ceci dit, la véritable révolution économique bourgeoise, la révolution industrielle, n’a été rendue possible que par la révolution politique – et a fortiori, la révolution culturelle bourgeoise, l’imposition de sa culture comme culture dominante). En revanche, instaurer le socialisme ou même, là où c’est à l’ordre du jour, liquider la "chape" féodale qui pèse sur la production toute entière, impose aujourd’hui au prolétariat de prendre d’assaut et détruire la superstructure-Etat de la classe dominante, et de la remplacer par une superstructure révolutionnaire. Sans pouvoir du prolétariat, il n’est pas possible d’instaurer le socialisme.

Qu’en a-t-il été au Venezuela, en Bolivie ou en Equateur ? Et bien, c’est une réalité que la superstructure étatique qui prévalait depuis plusieurs décennies a fait plus que vaciller. On voit mal comment qualifier autrement un président qui s’enfuit en hélicoptère vers l’aéroport et de là vers les Etats-Unis (Bolivie), le dégageage de deux présidents en 5 ans (Equateur) ou l’incapacité, par les deux partis qui "verrouillaient" le pays depuis 40 ans, d’empêcher l’élection d’un militaire populiste "de gauche" condamné pour… mutinerie 5 ans avant !

 

Dans chacun des cas, le mouvement populaire de contestation, le "mouvement social" pour reprendre les mots de l’idéologue du "processus" bolivien, Alvaro Garcia Linera, a créé l’ingouvernabilité du pays par la "classe politique" traditionnelle. Au Venezuela, on dira qu’il y a eu un lent effritement pendant 10 ans, permettant le "passage en fraude" de Chavez puis, après la "reprise en main" ratée d’avril 2002, une pulvérisation totale.

Les tenants du vieux système ont en quelque sorte "déserté" les lieux de pouvoir (ou un grand nombre…) et le "mouvement social" s’y est engouffré, dans le sillage d’outsiders politiques de longue date. Il ne faut pas se mentir : ce "mouvement social" a réellement créé un rapport de force qu’il serait vain et grotesque de vouloir comparer à quoi que ce soit en Europe depuis des décennies, voire depuis 1945 (où par contre, il était supérieur, car il y avait alors des Partis communistes de masse). Il est bon d’avoir cela à l’esprit, avant de se lancer dans toute critique salonarde des limites de ce mouvement. 

 

Quel a alors été le problème ? Et bien, en dernière analyse, c’est un problème de conception politique, de conception du monde. Et ce problème a très peu été abordé dans le mouvement international se réclamant du communisme.

On s’est beaucoup échiné à définir et à dénoncer la nature de classe (militaires petit-bourgeois, paysans moyens, intellectuels bourgeois) et idéologique ("réformisme", "populisme", "social-fascisme") des chefs de file des "processus", mais le problème résidait fondamentalement DANS le "mouvement social" lui-même.

Il n’y a pas eu dans ce "mouvement social" de véritable conception politique révolutionnaire, concentrée et systématisée par une (ou même plusieurs) organisation(s), permettant de conquérir TOTALEMENT le pouvoir politique et, de là (et seulement de là), pouvoir envisager la transformation socialiste de l’économie et des rapports sociaux.

La plupart des organisations de masse ne reconnaissaient même pas le marxisme, voire le rejetaient ouvertement, comme "trop matérialiste" ou au contraire comme "idéaliste, utopique", ou encore comme "eurocentriste"… Plus petites, il y avait de nombreuses organisations et même des Partis (comme le PC du Venezuela) se réclamant du communisme, mais aux conceptions très limitées, qui n’ont finalement fait que du suivisme "critique" vis-à-vis des forces réformistes. D’autres forces, par ailleurs, dont malheureusement beaucoup se réclamant du maoïsme, ont adopté une posture sectaire, refusant de reconnaître quoi que ce soit de positif aux évènements et se coupant ainsi des masses et de leur mouvement réel.

 

Pour renverser le pouvoir des classes dominantes, il faut au moins (même s’il n’est pas interdit, bien au contraire, de penser avec sa tête…) avoir étudié le léninisme, car celui-ci est la science de la conquête du pouvoir par les exploité-e-s.

Les bourgeoisies nationales réformistes ont donc été  laissées en roue libre. Avec les limites de la conception communiste au 20e siècle, les nouvelles bourgeoisies émergeaient au sein des expériences socialistes (ou démocratiques-populaires) en l’espace de 20 ou 30 ans. Mais ici, les nouvelles bourgeoisies "endogènes" se sont formées au sein des "processus de changement" en à peine quelques années… rejoignant les anciennes, qui n’avaient jamais disparu !

Pour autant, fallait-il accepter la liquidation réactionnaire de ces "processus", entendus comme rapports de force établis par le "mouvement social" des masses populaires ? Evidemment que non !

 

Pour SLP, il a toujours été clair que la tranchée populaire conquise par les luttes de masse (n’ayant pas débouché sur une véritable révolution), au Venezuela, en Bolivie et ailleurs, allait devoir faire face à deux grandes menaces :

-    - la contre-offensive réactionnaire de l’oligarchie (compradore-bureaucratique-terrateniente) et de l’impérialisme de tutelle (US) ;

-    - la trahison des réformistes bourgeois-nationaux.

Cela a toujours été une évidence. Mais encore fallait-il savoir prendre chaque chose en son temps, savoir à quel moment et contre quel ennemi principal lutter !

En 2008-2009, la situation semblait se stabiliser au Venezuela, mais le coup d’Etat au Honduras, ou encore les menaces de guerre civile et le massacre d’une soixantaine de paysans pro-Morales en Bolivie, semblaient laisser entrevoir un NOUVEAU PLAN CONDORcontinental. A ce moment-là, considérer qu’il fallait lutter à la fois contre l’"ultradroite" (comme on dit sur le continent) et contre les réformistes bourgeois, voire PLUS contre les seconds que contre les premiers ( !), était absolument CRIMINEL. Aujourd’hui, en revanche, la situation se pose autrement. Car le nouveau Plan Condor, en réalité, ne faisait que se profiler : il est désormais bel et bien là, sous nos yeux. Simplement, à présent, Chavez, Morales et Correa en FONT PARTIE, ils ont intégré le dispositif !

Et soyons sûrs qu’au Pérou, Ollanta Humala, à qui l’oligarchie vient finalement d’ouvrir les portes de la présidence, y aura toute sa place, poursuivant le « Plan Pérou », véritable « Plan Colombie II » de l’impérialisme contre les groupes de guérilla maoïstes.

 

La position de SLP n’a donc pas "changé", car elle n’a toujours fait que reposer sur un seul principe absolu : LE CAMP DU PEUPLE EST NOTRE CAMP. Quand le Nouveau Plan Condor continental visait également les gouvernements réformistes, défendre la tranchée populaire conquise par les luttes impliquait de défendre également ces gouvernements (sans s’aveugler pour autant sur leur nature). Que cela plaise ou non, c’était la seule ligne juste. Mais si, maintenant, ces gouvernements ont intégré le Nouveau Plan Condor contre les masses populaires et les forces révolutionnaires, alors bien sûr ils doivent être combattus au même titre que les gouvernements ouvertement d’ultradroite !

Pour mieux faire comprendre cette ligne, SLP a fréquemment utilisé la comparaison avec la République bourgeoise espagnole (1931-39). Si, quand l’Allemagne nazie était devenue (après 1933) le "Centre" de la Réaction en Europe, défendre la vie et la liberté de millions de personnes des masses populaires impliquait de défendre le gouvernement bourgeois de gauche en Espagne (ou même en France : le Front populaire), alors il fallait le faire, point ; il en était ainsi et pas autrement. En revanche, il n’y avait aucune raison de soutenir un gouvernement aligné sur Berlin : il fallait au contraire le combattre. Or aujourd’hui, la Colombie de Santos-Uribe est le Centre de la Réaction continentale, avec derrière elle les forces les plus noires de l’impérialisme US, et voilà que Chavez s’allie avec ! Il n’y a donc plus aucune raison de le soutenir en aucune manière.

Puisque l’on est sur la République bourgeoise espagnole : il est très possible que si elle avait été victorieuse du franquisme, elle aurait pu suivre la même évolution réactionnaire que le Mexique PRIste, qui fut d’ailleurs son grand allié avec l’URSS ; rompant avec les révolutionnaires (communistes et anarcho-syndicalistes) sur un grand « merci de votre soutien camarades ! »… Exactement comme le PRI mexicain, après Cardenas, a évolué vers la droite, à l’ombre de l’impérialisme US (nouveau "Centre" de la Réaction mondiale), jusqu’au massacre des manifestants à Mexico en 1968. Et bien dans ce cas, il est évident que les communistes et tous les révolutionnaires, après l’avoir défendue contre les fascistes, l’auraient combattue sans pitié ! Encore un exemple (de "politique-fiction" cette fois) pour illustrer la ligne à suivre vis-à-vis de Chavez et consorts : victorieux des manœuvres réactionnaires de l’oligarchie, Chavez a ensuite évolué vers la droite jusqu’à rejoindre le camp des ennemis du peuple ; il fallait le défendre contre ces manœuvres, il faut désormais le dénoncer sans faiblir…

 

Pour conclure, voyons ce que disait Dimitrov au milieu des années 1930 : « Or, il subsiste encore maintenant des vestiges de l'attitude schématique à l'égard du fascisme. N'est-ce pas une manifestation de cette attitude schématique, que l'affirmation de certains communistes assurant que l' « ère nouvelle » de Roosevelt représente une forme encore plus nette, plus aiguë de l'évolution de la bourgeoisie vers le fascisme que, par exemple, le « gouvernement national » d'Angleterre ? Il faut être aveuglé par une dose considérable de schématisme pour ne pas voir que ce sont justement les cercles les plus réactionnaires du Capital financier américain en train d'attaquer Roosevelt, qui représentent, avant tout, la force qui stimule et organise le mouvement fasciste aux Etats-Unis. Ne pas voir le fascisme réel prendre naissance aux Etats-Unis sous les phrases hypocrites de ces cercles en faveur de la « défense des droits démocratiques des citoyens américains », c'est désorienter la classe ouvrière dans la lutte contre son pire ennemi. »

Il parle là, certes, d'un pays impérialiste, les Etats-Unis, ce qui est sensiblement différent, mais pas tellement pour le sujet qui nous intéresse : savoir bien identifier où se trouve le fascisme. Comme pour Roosevelt aux Etats-Unis dans les années 30, c'était bien du côté de ceux qui s'attaquaient à Chavez ou Evo Morales au nom de la "société civile", de ceux qui ont renversé Manuel Zelaya au nom de la "constitutionnalité", que se trouvait la menace fasciste. Les masses populaires de ces pays n'ont jamais eu le moindre doute là-dessus !

La seule chose qu'a toujours refusé Servir le Peuple, refus qui a pu lui être reproché d’une manière extrêmement violente et sectaire, c'est de caractériser les régimes "bolivariens" de fascistes (ce qui impliquait, automatiquement, qu'ils soient l'ennemi principal à abattre, car entre le fascisme et le conservatisme bourgeois, il n'y a pas photo !). Tandis que de leur côté, bien sûr, tous les révisionnistes thorézo-brejnéviens, rabatteurs de Mélenchon et du PS, pourfendaient comme "trotsko-maoïste" toute critique marxiste scientifique de ces mêmes régimes...

Non, il n'y a pas derrière le béret rouge de Chavez l'hydre du fascisme... Simplement le réformisme bourgeois, qui, lorsqu'il ne perd pas la partie face à la droite avant, finit simplement par révéler petit à petit sa nature de classe réactionnaire, face à la soif de révolution grandissante des masses. Le terme de "social-fascisme" peut uniquement s'appliquer, à la rigueur, lorsque la social-démocratie a été "chargée" par la bourgeoisie de la liquidation d'une révolution (comme en Allemagne, après l'écrasement des spartakistes) ; ou lorsqu'une contre-révolution a eu lieu au sein même du socialisme (URSS, Chine) tout en conservant les apparences de celui-ci.


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[ * - Au Venezuela, la "nouvelle ère" post-1989 s'ouvre par la répression-massacre du Caracazo (soulèvement populaire contre l'augmentation du prix des transports), au moins aussi brutale que celle du "Printemps de Pékin" (entre 300 et plusieurs milliers de victimes), mais largement ignorée par les grands médias internationaux. S'ensuit une période de grande agitation sociale et ingouvernabilité politique par les deux partis (Action démocratique et Copei) qui se partageaient le pouvoir depuis 1958. Celle-ci voit notamment la tentative de coup d'Etat "patriotique" de Chavez en 1992, sa libération comme "concession" au mouvement populaire en 1994, puis son élection "surprise" fin 1998. Mais c'est l'échec de la tentative de renversement contre lui, en avril 2002, qui marque vraiment le rapport de force conquis par les masses contre les classes dominantes. 

- En Bolivie : d'abord la "guerre de l'eau" de Cochabamba en 2000, contre la privatisation du service de l'eau (amenant à l'abandon du projet), puis un mouvement des policiers réprimés par l'armée (avec bien sûr des affrontements armés entre les deux forces) et enfin la "guerre du gaz" de septembre-octobre 2003, contre le pillage des ressources gazières par les monopoles impérialistes, qui fait plus de 80 mort-e-s et voit la démission et la fuite du président Sanchez de Lozada ("Goni el Gringo"), remplacé par son vice-président, ce qui ouvre la voie à l'élection du syndicaliste Evo Morales fin 2005. 

- En Equateur, la colonne vertébrale du mouvement de masse a été les puissantes organisations populaires indigènes, comme la CONAIE. En janvier 2000, un mouvement contre la dollarisation (remplacement de la monnaie nationale par le dollar US) entraîna la chute du président Jamil Mahuad et, après un intérim vice-présidentiel, l’élection de Lucio Gutiérrez (2003), un militaire rallié à la révolte de 2000. Mais celui-ci fit à son tour allégeance à l’impérialisme, se proclamant « meilleur ami de Bush dans la région », et fut à son tour renversé en 2005 suite à de nouvelles mobilisations. Les élections de novembre 2006 voient finalement l’élection de Rafael Correa, un économiste "humaniste et chrétien de gauche" selon ses propres mots, qui annonce une "révolution citoyenne".]

Publié dans de part le monde

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