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Publié le par nidieuxnimaitrenpoitou.over-blog.com

 

Emeutes à Vancouver: La photo du couple en train de s’embrasser livre ses secrets

 

Un couple (Scott Jones et Alex Thomas), qui semble s'embrasser sur le bitume, à Vancouver, lors des émeutes post-Stanley Cup, le 15 juin 2011.

Un couple (Scott Jones et Alex Thomas), qui semble s'embrasser sur le bitume, à Vancouver, lors des émeutes post-Stanley Cup, le 15 juin 2011. R.LAM/GETTY IMAGE/AFP

MEDIAS - Les deux amoureux ont été identifiées…

Faites l’amour, pas la guerre. Ce slogan pourrait figurer en bonne place sur la photo qui a circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias après les émeutes liées à la finale de la Stanley Cup (hockey sur glace) à Vancouver, au Canada. On y voit un couple allongé sur le bitume en train de s’embrasser, au milieu des CRS et des voitures en flammes. Comme si le temps s’était arrêté pour les deux jeunes tourtereaux, tels des Roméo et Juliette 2.0.

>>Les émeutes de la Stanley Cup en images ici

Depuis le 15 juin, le contexte de cette photo se précise et la réalité reprend ses droits. Les amoureux ont été identifiés grâce à leurs proches. Il s’agit de Scott Jones, un Australien âgé de 29 ans vivant depuis six mois à Vancouver et de sa petite amie Alexandra Thomas, une Canadienne ingénieure en environnement, diplômée de l’Université de Guelph.

Non, ils n'ont pas mis en scène ce moment –le photo-journaliste, Rick Lam, explique au Guardian que c'était «le chaos» autour d'eux lorsqu'il a immortalisé l'instant magique. Ils ne s'agit pas non plus d'une scène d'art de la rue, comme certains ont supposé, ni d'un moment de passion incontrôlée.

«Pour la réconforter»

Brett Jones, le père du jeune homme, interviewé par quatre chaines de télé canadiennes et le Toronto Star, raconte: «Elle (Alexandra, ndr), était en fait blessée, mise K.O. par le bouclier d'un policier» lors d'une bousculade. Scott «s'est allongé pour la réconforter. Elle pleurait et il l'a embrassée pour la calmer.»

Happy ending pour les amoureux, ensemble depuis six mois? Pas sûr. Le séjour canadien de Scott s'achève, et il doit rentrer en Australie la semaine prochaine. Certaines histoires d'amour, comme la célébrité sur Facebook et Twitter, sont éphémères.

C.F. et P.B
Vancouver: après les émeutes, les réseaux sociaux livrent leur pire côté

«Les crimes anonymes à l'ère du 2.0? C'est fini!», annonce un site Web. Près d'une semaine après les émeutes de Vancouver — pour une vulgaire histoire de hockey et de défaite — la Toile s'est mise en mouvement, à l'appel de la police, pour se transformer en immense espace de délation des émeutiers. Une justice populaire, numérique, instantanée, nominative, faisant fi des cadres légaux en place qui inquiète quelques juristes, protecteurs des droits civiques et pourfendeurs des dérives contemporaines. Alors que la jeunesse branchée qui a accepté d'alimenter ce nouveau travers des réseaux sociaux ne semble pas vraiment s'en formaliser.


La narration sociale induite par les nouveaux outils de communication vient-elle de déraper à Vancouver? C'est la question que pose en tout cas dans les pages numériques de la Harvard Business Review, l'éclairante Alexandra Samuel, directrice du Centre des médias sociaux et interactifs de l'Université Emily Carr. «Je suis profondément dérangé de voir avec quel enthousiasme la communauté des réseaux sociaux a adopté un nouveau rôle, écrit-elle dans une analyse du traumatisme vancouvérois: pas dans l'observation, pas dans le journalisme citoyen, mais plutôt dans la surveillance civique».

On arrête et on remonte un peu. Le 15 juin dernier, Vancouver vibre au temps de la coupe Stanley et de la déprime après le blanchissage des Canucks — son équipe de hockey — en finale face aux Bruins de Boston — les méchants. L'humiliation a deux chiffres: 4 et 0. La suite est alors prévisible: pendant 3 heures, des milliers de fans aigris prennent le contrôle du centre-ville. Il y a de la colère, des larmes, de l'alcool, 150 blessés, des centaines d'arrestations, des commerces, du mobilier urbain et des voitures de police mis à sac. Il y a aussi des milliers humains branchés, carburant au iPhone et au narcissisme 2.0, qui filment le tout et diffusent les images sur les réseaux sociaux.

L'émeute tranche avec le caractère zen et plutôt pacifiste de la métropole de l'Ouest. Elle incite aussi plusieurs internautes à riposter par les codes binaires. «Écoutez: les réseaux sociaux devraient permettre d'arrêter tous ces idiots», écrit un adepte de Twitter. «Eh les émeutiers, les réseaux sociaux n'existaient pas en 94 [où un scénario sportif similaire avait donné le même résultat dans la même ville], ajoute un autre. Vous allez vous faire arrêter et je le souhaite». «La gang, en rentrant chez vous, mettez en ligne vos vidéos, poursuit un énième abonné du site de microclavardage. Idée de site web [à mettre en place]: identifions ces épais». En 140 caractères, l'urgence et la spontanéité ne donnent jamais de la grande poésie.

La police de Vancouver, par l'entremise de son compte Twitter, scelle ce projet social en formation en demandant aux témoins des émeutes de lui transmettre photos et vidéos pour permettre d'identifier les malfaiteurs. La réponse est instantanée comme en témoignent les sites web et pages Facebook créés dans les heures qui ont suivi le drame. La délation entre dans le cyberespace. La Vancouver 2001 Riot criminal List ouverte en ligne par de simples citoyens donne le ton.

Le hockey n'aura jamais été autant source de réflexion. C'est qu'à l'heure des bilans, il est effectivement possible de se questionner sur cette compulsion très contemporaine à vouloir mettre son présent en scène, en photo et en géolocalisation, dans les réseaux sociaux et désormais sur les effets délétères de cette compulsion individuelle sur le collectif.

Un doute? Numérique ou pas, l'identification dans des médias — sociaux ou pas — de présumés criminels entre dans un cadre légal que les anti-émeutiers collaborateurs de la police ont certainement dépassé, surtout en ciblant des vandales mineurs dont l'identité est normalement protégée par le système judiciaire que le Canada s'est doté. Sans compter que ce système croit en l'équité, l'impartialité, la droiture, mais pas en la justice que l'on se rend soi-même et qui représente même un geste illégal.

À ce moment précis du billet, il est également inutile de rappeler qu'à une autre époque, sur un autre continent, la délation — peu importe sa forme — a largement contribué à l'extermination de plus de 6 millions d'humains et à plusieurs règlements de compte odieux.

«C'est une chose de prendre une photo pour raconter une histoire. C'est une autre chose de prendre une photo, de la diffuser avec une intention claire d'identifier une activité illégale (ou potentiellement illégale)», écrit Alexandra Samuel tout en ajoutant: «Je ne crois pas que j'ai envie de vivre dans une société qui transforme les réseaux sociaux en outil de contrôle et de surveillance sociale et collective. Ça me rend d'autant plus inconfortable quand je pense que cela pourrait être repris par le lobby pro-vie pour dénoncer les femmes sur le point d'avorter, des régimes totalitaires ou des patrons homophobes pour traquer les employés qui participent au défilé de la fierté gai».

Selon elle, les émeutes de Vancouver et le traitement citoyen qui en a été fait à l'ère du web participatif placent désormais les adeptes des réseaux sociaux devant un choix crucial pour la bonne marche de la démocratie et pour éviter les dérives totalitaires: Ils «doivent désormais décider si la surveillance doit faire partie de notre mission collective et de notre culture en ligne». Une sacrée bonne question qu'il est impossible de ne pas relayer.
lu sur le devoir
  Émeutes : une facture de plusieurs millions pour les entrepreneurs de Vancouver

commerce endommagé émeutes

Photo: La Presse Canadienne /Geoff Howe

Un Vancouvérois prend une photo d'un commerce endommagé lors des émeutes du 15 juin 2011 à Vancouver.

Selon l'Association des entrepreneurs du centre-ville de Vancouver, 60 commerces ont été endommagés, et 20 ont été pillés lors des émeutes de plusieurs heures qui ont suivi la défaite des Canucks en finale de la Coupe Stanley à Vancouver.

Les pertes seraient évaluées à 5 millions de dollars, mais selon le directeur administratif de l'Association des entrepreneurs du centre-ville de Vancouver, Charles Gauthier, il s'agit d'une évaluation préliminaire et ce montant risque de changer.

Selon lui, une vingtaine de commerces ont perdu plusieurs dizaines de milliers de dollars de marchandise. Charles Gauthier ajoute que les voitures de certains commerçants ont été incendiées et que des employés terrifiés se sont réfugiés dans les salles d'entrepôt pendant que les pilleurs dévalisaient le commerce.

L'Association des entrepreneurs du centre-ville a lancé la compagne publicitaire Vanlover pour tenter d'inciter les citoyens à venir appuyer les marchands touchés par les émeutes. Charles Gauthier dit que cette campagne a déjà connu un certain succès.

 

lus sur le site de radio canada

 

Émeute à Vancouver: 150 personnes hospitalisées
    • Plein écran

      Un couple s'embrasse dans la rue pendant l'émeute au centre-ville de Vancouver après la défaite des Canucks face aux Bruins.

      Photo: Rich Lam, Getty Images

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LaÀ Vancouver, au moins 150 personnes, dont neuf policiers, ont été hospitalisées pendant la nuit de jeudi, après l'émeute qui a éclaté dans les rues de la ville.

 

Plusieurs partisans des Canucks sont sortis de leurs gonds en raison de la défaite de leur équipe en finale de la Coupe Stanley, aux mains des Bruins de Boston.

 

Les autorités hospitalières signalent que deux personnes sont soignées pour des blessures à l'arme blanche subies lors de l'émeute, alors qu'un homme encore non identifié reposait dans un état critique, souffrant de blessures à la tête. L'individu aurait fait une chute de 12 mètres en tentant de sauter entre un trottoir autour du Rogers Arena et une route surélevée.

 

 

Le chef de police de la ville, Jim Chu, a fourni des informations supplémentaires sur l'émeute et le pillage qui ont eu lieu. Une quinzaine d'automobiles, dont deux camionnettes de la police, ont été incendiées, des boutiques ont été saccagées et des vitrines ont été fracassées dans un secteur d'environ dix pâtés de maisons au coeur du quartier commercial de Vancouver.

 

Selon M. Chu, l'émeute a été causée par «des criminels et des anarchistes» qui cherchaient à troubler l'ordre public. Il a indiqué que les autorités s'étaient préparés pour le pire scénario et quand celui-ci s'est concrétisé, les agents anti-émeutes et les policiers-cavaliers ont bien réagi. Ils a félicité ses troupes pour avoir repris le contrôle de la situation en trois heures.

 

Une centaine de personnes ont été arrêté au cours de l'émeute, a ajouté le chef de la police. Il a invité la population à envoyer photos et vidéos afin d'effectuer d'autres arrestations.

 

Jeudi, la circulation automobile reprenait son cours normal dans les rues, après une première corvée de nettoyage nocturne.

 

Par ailleurs, plusieurs émeutiers devront répondre de leurs actes. De nombreuses photos des vandales circulaient déjà sur le web dans les heures suivant les violences, et de nombreux internautes encourageaient leurs pairs à publiciser ces photos. Un site internet nommé «Vancouver 2011 Riot Criminal List» a même été rapidement créé sur un service de microblogues, afin d'identifier les coupables.

 

Pendant ce temps, cette image peu reluisante de Vancouver était diffusée à travers le monde, alors que la nouvelle et les images ont été reprises par des médias d'aussi loin que l'Australie et l'Inde.

 

L'émeute a éclaté dans une montée de colère à la suite du match qui a vu les Bruins de Boston enlever le symbole de la domination du hockey professionnel.

 

Plusieurs incendies ont été allumés alors que vandalisme et pillage étaient répandus. Des introductions par effraction ont eu lieu dans les commerces, et les fêtards y ont volé de nombreux objets.

 

Nombre d'émeutiers provoquaient les policiers pendant que d'autres improvisaient des combats ou voulaient être les héros de vidéos amateurs.

 

Les policiers semblaient absents par moment. A quelques pâtés de maisons de là, des agents, en habit de l'anti-émeute, marchaient lentement d'intersection à intersection, utilisant des gaz lacrymogène pour contrer les émeutiers.

 

Cette tactique a été défendue par M. Chu, disant que ses policiers avaient bien appliqué les plans. Ils ont pris le contrôle, mètre par mètre et l'ont conservé.

 

Des policiers des municipalités avoisinantes ont été appelés en renfort et le maire de Vancouver, Gregor Robertson, a affirmé que la situation était finalement maîtrisée après l'utilisation massive de fumée, chevaux, boucliers et bâtons. M. Robertson a qualifié l'émeute d'«absolument disgracieuse et honteuse», blâmant un petit nombre de trouble-fête.

 

Dès la fin du match de hockey, le chaos régnait dans les rues du centre-ville, jonchées de déchets et recouvertes d'une fumée âcre. Certains partisans ont été vus en train de lancer des bouteilles de bière sur des écrans géants immédiatement après la défaite de leur équipe.

 

D'autres ont scandé des obscénités et ont sauté par-dessus les feux allumés par des partisans, tandis que la police s'approchait pour rétablir l'ordre.

 

Ces scènes de chaos rappellent une émeute semblable survenue à Vancouver en 1994, quand les Canucks avaient perdu la Coupe Stanley aux dépens des Rangers de New York.

 

lu sur cyberpresse

Publié dans insolite

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